mercredi, janvier 17, 2007

le toit du monde

Me voilà dans son bureau. Il me parle depuis qu'on est sorti de l'ascenseur, mais j'ai aucune idée de quoi. La décoration assez moche m'ennuie déjà. Les grandes fenêtres attirent mon attention avec la merveilleuse vue qu'elles laissent passer. Posté devant, je regarde le centre-ville du quinzième étage environ. Au loin, l'immense structure du pont se dresse au dessus du fleuve blanc et gelé. Tout les toits sont recouverts de la neige fraîche de ce matin.

Il me tire de mes songes en m'appellant. Je me retourne et soupire. Il commence donc à lire l'épais document devant lui sur son bureau. Les épaules me descendent un peu en comprenant que je dois écouter le contenu complet pour l'approuver ensuite. La fenêtre revient me chercher et je fais semblant d'écouter.

Toutes les cheminées laissent sortir un cône de vapeur blanche qui se déforme en montant dans le vent. Mon regard tombe sur un énorme grafiti sur un toit. Je tente de me représenter comment ces artistes ont fait pour créer leur oeuvre à cette hauteur. Ils ont sûrement eu une bonne dose d'adrénaline juste pour y grimper. J'ai presque envi d'aller en faire un aussi. Surtout comparer à être ici. Je me retourne vers mon lecteur qui n'a pas l'air de remarquer mon absence.

Je retourne vers la fenêtre encore un fois. Sur un toit, pas très loin, une terrasse trône. L'été, elle doit être utilisée quotidiennement. Enfin, moi j'y serais toujours. En pensant à ce qu'une douce nuit d'été aurait l'air sur cette terrasse, je remarque qu'une bonne dizaine d'autres toits en ont aussi une ou un endroit où se retirer quand la température le permet. Comme plein de petites îles désertes, isolées de la vie, mais pourtant dans une mer d'activité. Je cherche d'autres terrasses et tombe sur un puit de lumière. Ses bosses de plastique sont presque complètement recouvertes de neige. Ceux-ci sont avantageusement 4 saisons. La lumière qui doit passer à travers la neige en ce moment doit être magnifique. J'espère seulement que la pièce en dessous est digne d'être baignée dans cette ambiance. Un fauteuil de lecture, un foyer, une bibliothèque et un pupitre. J'y prendrais un scotch. J'y fumerais un petit cigar.

Le temps passe avec les mots de mon fonctionnaire. Tranquillement, le soleil se couche. Tout prend une teinte de confort bleutée qui se fait brusquement chasser par les lampadaires oranges de la ville. La lumière extérieure baisse encore et le reflet du bureau vient s'imposer dans la vitre. Mon intéret s'effrite au gré du changement. Je ne vois plus la ville, mais seulement la lumière jaune du bureau derrière moi. Je recommence à l'écouter et il s'arrête peu de temps après. N'ayant aucunes intentions d'éterniser mon ennuie, je dis que tout est en règle, met mon veston, lui sert la main et quitte le bureau en mettant mes écouteurs.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bon dieu que j'aime la facture de ton écriture, lâche pas man!

 
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