dimanche, mars 30, 2008

Charmé par l'esprit d'une rivière

J'avais la rivière à mes pieds
Sur le flan d'une grosse roche
Protégé du vent
Mais face au soleil

Le froid du roc dans mon dos contrastait avec le chaleur de mes vêtements noyés dans la lumière. Subtilement, les rapides sont venues capter mon attention avec un chant simple au début pour finir avec une chorale complète.

Bercé par la valse de ses remous
La rivière est venu me chercher
D'une seule vague
Elle m'a emporté

Je descendais tranquillement en regardant le ciel
Une fille chantait sur la berge
Mais mes oreilles étaient remplies de rivière
Je n'entendais pas les paroles

C'est la rivière que je comprenais maintenant
C'est elle qui n'étais plus qu'une douce mélodie
Ses mots froids et puissants coulaient dans mes sens
Je faisais de plus en plus parti de la rivière

Rendu au fond
Un énorme poisson est sorti d'un trou
Et sans même se presser
m'a avalé d'un coup

Je me suis réveillé dans un lit d'un confort inouï et j'ai pris quelques minutes pour comprendre la pièce dans laquelle j'étais. Les murs étaient ronds comme le plancher et le plafond et il n'y avait aucune sorti. La seule fenêtre donnait sur la rivière, j'y voyais exactement le même point de vue que lorsque j'étais sur ma grosse roche. Au plafond, il y avait un bureau et le mur le plus loin de la fenêtre était couvert de bibliothèques pleines de livres. Il m'étais impossible de sortir d'ici, mais d'une autre façon je n'avais aucunement l'intention d'en sortir. J'étais en paix. Enfin vraiment seul et non pas ignoré dans une foule qui semble beaucoup trop s'amuser, sans moi. Enfin, je pouvais écarter tout espoir déchirant d'être dans les yeux de quelqu'un puisque personne ne pouvait m'en sauver. C'est l'espoir qui déçoit les plus grands hommes, qui plongent les gens à leur perte, qui rend les suicidaires des suicidés. C'est l'espoir que cet endroit existe qui me donne la nausée à chaque fois que son regard échappe au miens, que sa main évite la mienne, que son parfum enivre un autre que moi. Un espoir irrationnel puisque je sais qu'il n'existe pas. C'est cette nausée qui me rappelle mon inconfort, ma gêne d'encore essayer alors que je sais que je vais échoué comme dans le passé.

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