Ce soir j'ai pris une longue marche dans ville-émard puis Verdun jusqu'au bord de l'eau. Ma marche à duré 2 heures et tout le long, on aurait dit qu'il venait de plevoir, même à la fin quand pourtant je savais pertinement qu'il n'avait pas plu. Un gros brouillard rendait toute lumière complètement absurde, incluant la Lune presque pleine. Je pense que j'ai croisé un total de 3 personnes.
Rendu au bord de l'eau, près du mémorable natatorium, il y avait un quai. Il s'étendait une vingtaine de mètres sur l'eau. Solidement bâti de métal et de bois serré, il ne tanguait pas beaucoup sous les vagues. Par contre, le son de leurs efforts sur lui se laissaient entendre d'étonnement loin. L'élément qui m'a attiré sur ce quai, moi qui a horreur des plans d'eau la nuit, c'est une série de lumière blanche et douce qui jetaient une lumière presque mystérieuse sur l'ensemble.
Je suis resté longtemps sur le sentier à un pas du quai à regarder les lumières et ma peur des eaux s'est dissipée avec le temps. Mon premier pas est venu briser le monopole sonore des vagues d'un son franc. J'ai marché l'allée de lumières jusqu'aux bancs mouillés de cette pluie invisible. Pour cette raison, je ne me suis pas assis. L'horizon était noir. Aucune lumière familière de l'autre rive ne m'atteignait. Je le fixait pour tenter de percer ce brouillard, pour voir ce que cette brume cachait vraiment. J'ai fais ce que j'ai pu, mais rien ne m'est apparu. Je me suis retourné pour voir l'allée de l'autre côté. Elle montait tranquillement sur la rive pour s'arrêter à la piste cyclable. Elle menait à ce quai sorti de nul part. Elle menait à moi.
C'est en ayant ces pensées que je me ne suis rendu compte que j'étais bien acoté sur une clôture, seul obstacle m'empêchant de tomber à l'eau. Je me suis retourné et l'angoisse est venu se blotir contre mon coeur. Les vagues, la nuit, m'inspirent toujours des monstres dignes de Lovecraft. Le genre de monstres que les marins craignaient aux limites de la Terre avant qu'elle ne devienne ronde. Les reflets et les ombres sur l'eau qui semblent caché le dos d'un ver qui fait surface ou les yeux d'un homme reptile qui m'épie.
D'un pas qui avait moins l'air de celui d'une promenade, j'ai regagné la rive. Rendu à la fin de l'allée, j'ai regardé le quai encore et j'ai regretté de ne pas avoir apporté ma caméra. Je n'aurai aucunes preuves de l'existence de ce quai là, ce soir là. Je serai contraint à seulement croire à ce quai et à son allée. C'est la vie qui l'a bâti pour que ma foi l'entretienne.
jeudi, novembre 09, 2006
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