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Une bordé bien fraîche vient de se poser dehors. Le frois l’a accompagné depuis le début. Aidé du vent qui a mis sa touche à l’ensemble : de l’épaisseur de la neige sur les voitures jusuqu’à la forme des dunes sur les toits. Le froid est là et pourtant j’ai del a peine à le voir de ma fenêtre. Toute sa présence est atténuée par un lampadaire orange qui laisse une teinte chaleureusement contradictoire sur le blanc de la neige.
À l’opposé, dans ma chambre, bien au chaud dans mon lit, le bleu de l’ensemble laisse un froid dans mon esprit. Il a neigé dehors, mais c’est ici qu’il fait froid. Ce n’est pas un froid mordant, mais plus subtil, plus discret. C’est un froid qui vient se glisser dans les idées, tranquillement, mais sans s’arrêter, ni se presser. Il vient si discrètement qu’on se laisse embrasser et qu’il nous envahit tendremement, sans même qu’on se défende, sans même qu’on ait l’intention de se défendre. Un froid reposant qui nous permet de tout oublier sous la neige.
J’ai absolument aucun indice que le temps s’écoule. Et ça me vat comme ça. C’est peut être le froid qui m’aide à l’accepter. À vrai dire, j’aimerais vraiment rester comme ça, bien emmitouflé dans la douceur de ses bras gelés. Mes idées ne pourront pas mal tourner. Je pourrais me permettre de fixer l’éternité sans avoir peur de le percer. Je pourrais regarder le temps pendant qu’il s’est arrêté. Je pourrais oublier ce que le passé m’aura appris, oublier l’angoisse d’un futur décevant et apprécier chaques détails du moment présent, chaques courbes de la nouvelle neige, chaques frissons de mes arrières pensées.
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Le jour a remis les choses à leur place. Le soleil s’est levé et le lampadaire s’est éteind. Le froid est retourné d’où il est venu, et le sommeil m’a rattrapé. Comment prouver que le temps s’est arrêté ? est-ce vraiment pertinent de le prouver ? sûrement pas. J’ai aucune intention de convaincre qui que ce soit parce que je ne vois pas l’intéret. J’ai profité du moment et j’y étais seul. Même si je réussi à convaincre quelqu’un, il ne comprendrait qu’imparfaitement.
jeudi, novembre 09, 2006
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